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Ek Nazar

Traduction : Un regard

LangueHindi
GenreDrame
Dir. PhotoG. Vasant
ActeursAmitabh Bachchan, Jaya Bachchan, Nadira, Tarun Bose
Dir. MusicalLaxmikant-Pyarelal
ParolierMajrooh Sultanpuri
ChanteursLata Mangeshkar, Kishore Kumar, Mohammad Rafi, Mahendra Kapoor
ProducteursA.C. Diwan, Anil Khanna
Durée122 mn

Bande originale

Patta Patta Buta Buta, Haal Hamara Jane Hai
Hamin Karen Koi Surat Unhen Bulaane Ki
Pyar Ko Chahiye Kya Ek Najar
Ae Ghame Yaar Bataa, Kaise Jiya Karte Hai
Pehle Sau Bar Idhar Aur Udhar Dekha Hai

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 10 janvier 2009

Note :
(8/10)

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Ek Nazar est un film étonnant qui prend tous les clichés de Bollywood à contre-pied, sous des dehors très traditionnels. Le titre signifie « un regard », il s’agit du regard échangé entre Akash (Amitabh Bachchan) le poète de bonne famille et Shabnam (Jaya Bhaduri bientôt Bachchan) la danseuse de salon, un regard qui bouleverse leurs vies, qui leur donne le courage et l’aplomb de se rebeller contre l’autorité et contre la fatalité.

Jusque-là c’est plutôt classique. Mais le film joue avec les situations attendues.
Le poète devrait être attiré par les charmes de la danseuse ? il déteste ces femmes dépravées et rêve de pureté.
La danseuse devrait succomber au beau garçon apparu dans son salon ? elle ne rêve que de poésie et dédaigne ses admirateurs.
Le tendre poète devrait obéir à son père et s’en désespérer ? pas du tout, il quitte la maison sans hésiter.
La danseuse devrait pleurer sous les coups de sa « protectrice » ? toujours pas, c’est la vilaine qui meurt. Et voilà notre danseuse accusée de meurtre.
Coup d’arrêt dans la romance déjà mouvementée des deux tourtereaux.

Le poète va-t-il tomber dans les bras de son magistrat de père en implorant son aide ? raté, il va voir son ami avocat, une sorte de justicier ermite tendance anarchiste, en bute lui aussi avec sa famille conservatrice. Pendant que la belle croupit en prison et que les pères se désespèrent en chœur sur leur ingrate progéniture, le poète et son ami mènent l’enquête, qui les embarque carrément loin de l’intrigue initiale, encore une (bonne) surprise. Ils remuent la boue de l’hypocrisie bourgeoise, un vrai bonheur, jusqu’à trouver ce qui s’y cache…

La scène finale au tribunal est un must ! Suspens, numéros d’acteurs, coup de théâtre, le tout est mis en scène de façon à en extraire tout le sel, un beau morceau de bravoure – avec entre autres un passage de plus d’1 minute de silence total. J’avais envie d’applaudir à la fin…

Ek Nazar sorti en 1972 est un des premiers films à réunir Amitabh Bachchan et Jaya Bhaduri, c’est même pendant ce tournage qu’ils seraient tombés amoureux. Son scénario nerveux, sans longueur, sa mise en scène qui ne s’attarde pas et sert avant tout le propos du film, le rend très agréable à regarder. On est à la fois en plein Bollywood (coups de foudre, romance, la belle restée pure au milieu de la fange, etc.), mais aussi dans la réalité sociale des années 60-70, avec des décors réalistes mais surtout une histoire bien ancrée dans son temps. Quand la morale cache l’hypocrisie, quand les parents tolèrent la déviance de leurs enfants lorsqu’elle est associée au "progrès", mais refusent de reconnaître la valeur d’un être humain si elle est associée aux symboles traditionnels du péché.

L’autre attrait d’Ek Nazar, et non des moindres, ce sont ses acteurs principaux. Amitabh est beau comme un dieu et Jaya ne baisse pas souvent les yeux, elle est vive, drôle, décidée, son personnage tranche avec les héroïnes classiques de cette époque, s’éloignant de la biche effarouchée pour endosser un rôle de femme résolue qui se bat pour sa dignité sans perdre une once de féminité.

Deux très jolies scènes de danse (Pehla sau bar et Hame kare koi) nous révèlent les talents de danseuse de Jaya. La musique de Laxmikant Pyarelal est envoûtante, poétique et plutôt mélancolique, notamment Yeh Gamen yaar, une très jolie mélodie. Patta patta boota boota, chantée par Mohamed Rafi et Lata Mangeshkar, et Pyar ko chahiye kya ek nazar, la chanson du générique chantée par Kishore Kumar, sont citées parmi les grands classiques de cette époque.

Un joli film donc, à découvrir !

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