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Exposition Raj Kapoor à Paris : Interview

Publié samedi 10 octobre 2009
Dernière modification mercredi 7 octobre 2009
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Par Maya

Dossier Exposition Raj Kapoor
▶ Photos de l’exposition Raj Kapoor

Exposition Raj Kapoor à Paris
du 10 au 25 octobre 2009
150 affiches et documents
réunis à l’Espace Accatone, 20 rue Cujas, 75005 Paris.
Ouvert tous les après-midi de 14h à 20h, entrée gratuite.

Sangam

L’an dernier nous avions fait la connaissance de François et Sally Picard, passionnés par l’Inde et par son cinéma, qui organisaient leur première exposition, sur Guru Dutt. Cette année ils récidivent, pour une exposition dédiée à Raj Kapoor. Fantastikindia est allé les rencontrer pour en savoir plus.

Pourquoi avoir choisi Raj Kapoor comme sujet de cette nouvelle exposition ?

Le choix s’est imposé avant même que nous ayons terminé l’exposition sur Guru Dutt. Raj Kapoor est un homme très complet, producteur, réalisateur, acteur, monteur, il était intéressant d’aller à la rencontre de ces différents aspects. Et puis, plus de vingt ans après sa mort, il est toujours très aimé en Inde, on voit souvent ses films à la télévision dans l’Asie entière, il a fait l’objet d’un dossier complet dans Filmfare au mois d’août, il fait toujours partie intégrante du paysage cinématographique. Enfin, Raj Kapoor est avec son personnage à la Chaplin, gentil et naïf, un être aimable, qu’on a envie d’aimer, attendrissant car on voit bien dans ses films qu’il veut être aimé, qu’il aime toucher la corde sensible de son public ; il se fait même parfois gentiment moralisateur, comme dans Shree 420 dans sa lutte entre honnêteté et argent facile, ou dans Jish Desh Mein Ganga Behti hain où il apprend à une bande de dacoït (brigands) sanguinaires, que la violence n’est pas digne d’un Indien.

Ce choix a bien sûr été guidé aussi par la qualité picturale et la grande diversité des affiches de ses nombreux films, ceux qu’il a produits avec sa maison de production RK Films, mais aussi ceux qu’il a tournés pour d’autres producteurs.

Quelles affiches présentez-vous dans l’exposition ?

Toutes les affiches de ses plus grands films sont réunies, et celles de films moins connus : Aag, Barsaat, Awaara, Aah, Boot Polish, Shree 420, Jagte Raho, Ab Dilli Dur Nahin, Jish Desh Mein Ganga Behti Hain, Sangam, Mera Naam Joker, Kal Aaj aur Kal, Bobby, Satyam Shivam Sundaram, Prem Rog, Ram teri Ganga Maili, notamment.

Barsaat

Nous avons même une rareté, une affiche de Sangam de 3 m x 1,5 m constituée de 6 posters, que nous avons fait entoiler par des artisans parisiens. Et pour chaque film, nous n’avons pas seulement une affiche, mais souvent plusieurs, ainsi que différents objets de promotion : pochettes de disque, programmes, textes de chanson, affichettes, photos…

Aag En tout nous proposons aux visiteurs 60 mètres linéaires d’exposition et deux classeurs qui regroupent des éléments plus petits (programmes, photos), soit 150 affiches et autres documents à découvrir.
Nous avons même le timbre de Raj Kapoor dont nous avons pu retrouver 30 exemplaires, un cadeau discret pour les fans de cinéma indien, à la portée de toutes les bourses (10 €).

Tous les éléments exposés sont à vendre, entre 10 € et 1500 € pour la grande affiche de Sangam. Cette année nous avons un espace plus grand que l’an dernier : l’Espace Accatone, qui accueille également une salle de cinéma, dans le Quartier Latin.

Comment avez-vous collecté tous ces documents ?

Nous avons commencé il y a plus d’un an, en nous adressant à nos vendeurs d’affiches de Bombay qui avaient déjà travaillé avec nous pour l’exposition sur Guru Dutt. Puis nous sommes allés en Inde en janvier et février 2009, nous avons sollicité l’accord de Randhir Kapoor, le fils aîné de Raj Kapoor, et nous avons fait notre choix parmi les affiches et documents proposés. Nous sommes toujours très attentifs à leur qualité, à leur état. D’autres affiches ont été envoyées directement d’Inde.

Nous avons également travaillé avec Nasreen Munni Kabir, spécialiste du cinéma indien, auteur de documentaires pour Channel 4, traductrice également (c’est elle qui traduisait les paroles de Shah Rukh Khan, Preity Zinta, Rani Mukherjee et Yash Chopra au Grand Rex lors de la Bollywood Week, ou lorsque SRK est venu au musée Grévin).
Nasreen a supervisé le catalogue de l’exposition. Elle travaille actuellement sur un livre sur les dialogues d’Awaara, et l’affiche de l’exposition figurera à la fin du livre ! Nous avons également fait l’objet d’un article dans l’Hindustan Times le 6 septembre, sur les affiches peintes à la main : Different kind of poster boy, et pour ce qui nous concerne Inspired by Bollywood, made in France.

Et que devient Bablu, votre chauffeur de taxi ? L’an dernier vous espériez qu’avec le produit des ventes de l’exposition, vous pourriez contribuer à l’achat d’un nouveau taxi car le sien était très vieux, qu’en est-il ?

Bablu effectivement n’a plus de taxi car la ville de Bombay a retiré de la circulation tous les taxis trop vieux. Depuis il loue un taxi à un autre chauffeur qui roule la nuit. Lorsque nous sommes arrivés en Inde en janvier, sa femme était malade, elle venait de passer des examens et devait être opérée. L’argent de l’exposition a permis de payer l’opération, c’est une chance que nous ayons été là au bon moment. Mais Bablu n’a toujours pas de taxi, nous espérons que cette fois, avec cette nouvelle exposition, il sera possible d’en acheter un (cela coûte 2 lakh de roupies, soit environ 3000 €).

NDLR : Il ne reste plus qu’à espérer qu’un généreux mécène achète la fameuse affiche géante de Sangam, qui représente à elle seule un demi-taxi de Bombay !
Que vous ayez l’intention d’acheter ou pas, nous vous espérons nombreux pour visiter cette exposition dont l’entrée est gratuite.
Pour ceux qui ne peuvent pas s’y rendre, vous pouvez consulter le site de l’exposition, et le blog de Sally et François Picard, Inde, Bollywood et Cie.

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