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Gunday

Traduction : Hors-la-loi

Bande originale

Jashn-E-Ishqa
Tune Maari Entriyaan
Jiya
Asalaam-E-Ishqum
Saaiyaan
Mann Kunto Maula
Gunday
Rhythm of Jashn-E-Ishqa
Mann Kunto Maula (Classical)
Tune Maari Entriyaan (Alternate version)

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La critique de Fantastikindia

Par Señorita - le 18 février 2014

Note :
(7/10)

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Les nouvelles coqueluches de Bollywood, Ranveer Singh (Band Baaja Bajarat, Lootera, Ramleela), et Arjun Kapoor (Ishaqzaade) reviennent dans un massala à l’ancienne, produit par la maison Yash Raj Films et dirigé par le réalisateur de Mere Brother Ki Dulhan, avec Priyanka Chopra et Irrfan Khan. Verdict.

Bala (Arjun Kapoor) et Bikram (Ranveer Singh) sont deux orphelins, qui souffrent parmi tant d’autres de la troisième guerre indo-pakistanaise, dont le résultat fut la création du Bangladesh, aujourd’hui encore un des pays les plus pauvres du monde. Obligés de s’enfuir à Calcutta pour échapper à des policiers véreux et libidineux, ils se retrouvent seuls et sans ressource dans cette ville inconnue. Pas craintifs pour un sou et débrouillards, ils se lancent dans un petit trafic illicite de charbon. Dix ans plus tard, ils sont les gangsters les plus puissants de Calcutta, détenant tous les marchés illégaux de la ville. Gangsters peut-être, mais généreux, car ils construisent écoles et hôpitaux, ce qui les rend extrêmement populaires auprès des habitants de la ville. Impuissant face à cette situation hors de contrôle, le maire fait appel au meilleur policier du Bengale, Satyajit Sarkar (Irrfan Khan) pour arrêter les deux comparses. Mais, ces derniers sont justement tout chamboulés par leur rencontre avec une magnifique danseuse de cabaret, Nandita (Priyanka Chopra)…

Autant le dire tout de suite, le scénario n’est pas la partie la plus réussie de Gunday, souffrant de quelques faiblesses narratives, de quelques mous, et longueurs de-ci de-là, voire de "mais où va-t-on mon petit ?". Malgré tout, la deuxième partie, riche de quelques twists plus ou moins inattendus est plus solide que la première. Alors si ce n’est pas du côté du scénario qu’il faut chercher la qualité du film, où faut-il la voir me direz-vous ? Ne vous inquiétez pas, l’histoire et la narration sont les seules parties qui pèchent, le reste vaut largement le coup d’œil.

Commençons par les acteurs. Ranveer Singh et Arjun Kapoor forment un duo de choc, sachant tout aussi bien jouer la béatitude amoureuse comique que l’émotion, en passant par des petites bastons de haute volée. Votre rédactrice a un penchant particulier pour Ranveer Singh, dont le sourire ultra bright perce l’écran peu importe le film, mais Arjun Kapoor n’est pas en reste. On croit à l’amitié de ces deux-là, à la vie à la mort, tant leur complicité est éclatante. Mais que seraient deux acteurs principaux sans le soutien de bons acteurs secondaires ? Priyanka Chopra est ici meilleure et plus belle qu’elle ne l’a été depuis longtemps. Oublions ses mimiques affreusement stupides de Krrish 3 pour nous concentrer sur Gunday, où elle est tout à la fois belle, charmante, autoritaire (une fille qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, c’est toujours plaisant) et manipulatrice. Un rôle à la hauteur de son talent, que certains réalisateurs ont parfois tendance à massacrer. Quant à Irrfan Khan, il est comme à son habitude excellent, froid et déterminé à souhait dans son rôle de flic incorruptible. Si vous aimez les acteurs de Bollywood, avec Gunday, vous serez servis !

Si l’on se penche du côté de la mise en scène, il y a là aussi de nombreuses qualités. Certes, le réalisateur a quelque peu tendance à abuser du ralenti, mais il maîtrise plutôt bien la chose et arrive efficacement à muscler ses scènes de poursuite et de bagarre grâce à cela. Certes, il a aussi tendance à abuser sur les plans de Ranveer Singh et de Arjun Kapoor - mais surtout de Ranveer Singh - torses nus (oui oui, c’est bien moi qui dit ça), mais on lui pardonne, tant la réalisation vient donner son rythme au film, et rattrape toutes les petites faiblesses du scénario. De plus, temporalité du film oblige, cette mise en scène est loin d’être tape-à-l’œil, ou bourrée d’effets spéciaux moisis comme on a pu le voir ces derniers temps. On reste dans la simplicité, sans laisser de côté l’efficacité. Lorgnant du côté du célèbre et culte Sholay (la typo du titre est d’ailleurs identique), Gunday n’est peut-être pas aussi bien, mais n’a clairement pas à rougir de la comparaison.

Enfin, je m’attarderai sur les séquences musicales et la bande-originale, que j’ai trouvées excellentes. Le numéro de Priyanka, Asalaam-e-Ishqum, est le seul qui m’a un peu dérangée, probablement parce que cela m’embête de la voir se trémousser en porte-jarretelles, mais la musique est tellement entraînante qu’on se laisse malgré tout emporter. Mention à Jashn-e-ishqa et Tune Maari Entriyaan, particulièrement rythmées et bien chorégraphiées, ce qui n’est pas toujours évident pour les chansons de groupe. Les love song sont très belles également, surtout Jiya, qui met en scène les paysages magnifiques du Ladakh, et où Priyanka est vêtue de robes plus belles les unes que les autres. La bande-originale est déjà dans mon Ipod, et risque de beaucoup tourner les prochains jours.

Le détail qui me chiffonne un peu, c’est le message du film, sur lequel je suis encore indécise. Dans un premier temps, il est clairement dit à quel point la séparation de l’Inde en deux, puis en trois pays différents a causé de nombreuses souffrances, et sur ce point, je ne puis qu’acquiescer, et je trouve également remarquable qu’un film hindi s’intéresse un peu au Bangladesh, toujours en reste sur la scène médiatique. Ce qui est dit sur le statut d’immigré dans son propre pays est également intéressant. Le film propose ensuite une critique du système indien, lequel, ne s’occupant pas de ces gens-là, les conduit à l’illégalité et les amène à devenir gangsters. Si je suis d’accord avec la critique du système, justifier le gangsterisme par celui-ci me paraît un peu limite. Mais peut-être n’est-ce pas là le propos du réalisateur, et je suis ouverte à vos remarques à ce sujet.

Pour résumer, Gunday est un bon massala d’action à l’ancienne, où le scénario n’est pas le point fort, mais où les acteurs, la mise en scène, les chansons sont de bonne facture, ce qui en fait un honnête divertissement, qu’on ne rechignera pas à revoir.



Bande-annonce

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