Kuselan
Langue | Tamoul |
Genre | Comédie dramatique |
Dir. Photo | Arvind Krishna |
Acteurs | Rajinikanth, Nayantara, Jagapathi Babu, Pasupathy, Vadivelu, Meena |
Dir. Musical | G. V. Prakash Kumar |
Paroliers | Pa. Vijay, Vaali, Yugabharathi, Na. Muthukumar, Kiruthiya |
Chanteurs | Shreya Ghoshal, Kailash Kher, Sadhana Sargam, Shankar Mahadevan, Daler Mehndi, Hariharan, V. V. Prasanna, Sujatha, K. S. Chithra, Baby Pooja, Baby Ranjini |
Producteur | Pushpa Kandaswamy |
Durée | 154 mn |
Kuselan repose sur une idée simple : la difficile vie d’un barbier de village est bouleversée par l’arrivée d’un tournage dans la région avec toute l’équipe du film, et notamment la Superstar de l’industrie tamoule, qui se trouve être son ami d’enfance qu’il n’a pas revu depuis…
Balu va-t-il trouver le courage de renouer les liens avec Ashok Kumar, devenu la Superstar ?
L’analyse du désastre est vite faite, en deux points :
¤ Les effets spéciaux, que nous devons à Ocher Studio appartenant à Soundarya, la seconde fille de Rajnikanth, sont loin de servir le film… Ils ont une bonne dizaine d’années de retard sur les autres studios. C’est simplement moche, tout sauf "naturel". Nous sommes donc en droit de craindre le résultat pour le film d’animation Sultan, The Warrior, une première du genre à Kollywood, mais qui risque de se solder par un échec si Ocher Studio ne fait pas d’efforts pour améliorer ses techniques !
¤ Second problème : l’image de Rajnikanth. Non que la Superstar ne soit mauvaise, bien au contraire, mais sa popularité incroyable dessert totalement l’entreprise du réalisateur.
Toute les promos de Kuselan ont communiqué sur la présence de Rajnikanth, dans une moindre mesure sur celle de Nayantara (dont la présence est plus qu’anecdotique), sans presque jamais parler de Pasupathy et Meena… Les fans s’attendaient donc à voir un film de Rajni en acteur principal, ce qui a forcément déçu les attentes des spectateurs. Or Ashok Kumar n’est qu’un personnage secondaire, important certes, mais secondaire…
Les scènes avec la Superstar en action sont vraiment exagérées, inutiles pour la plupart, rallongent le film (il n’aurait duré qu’une heure trente, c’eût été parfait), les chansons arrivent comme un cheveu sur la soupe (la seule qui ait une légitimité pour moi, c’est Cinema Cinema, en hommage aux 75 ans du cinéma tamoul). On sent tout à fait que P. Vasu a été incapable de prendre du recul face à la présence de Rajni et qu’il s’est senti obligé de tourner ces passages pour le public.
Le personnage de Balu, le barbier, est extrêmement attachant, son amour pour son travail et pour sa famille est émouvant. Encore une fois, Pasupathy nous met les larmes aux yeux, et c’est souvent la gorge nouée que l’on doit regarder ses scènes, notamment celles face à Meena, leur complicité est un régal. D’un autre côté, il ne faudrait pas que l’acteur s’enferme dans ce genre de rôles larmoyants, le cinéma indien est si riche et divers, j’espère le voir dans des rôles un peu plus variés à l’avenir (Kangana Ranaut, si tu me lis). Dans le cas contraire l’overdose guette et on risquerait de se lasser alors que l’acteur est fort talentueux !
Il y a énormément de poésie dans ce film lorsqu’on arrive à mettre de côté le trop-plein de scènes tape-à-l’oeil tournées pour les fans, et les scènes comiques avec Vadivelu, de plus en plus insupportable, et de moins en moins drôle !
Kuselan se révèle être l’un des plus gros désastre financier du cinéma tamoul, ayant mis à mal la société Pyramid Samaira, ce qui est rageant, puisqu’avec un meilleur montage, une moindre envie de satisfaire au "cinéma commercial", P. Vasu aurait pu nous offrir une jolie réflexion sur l’amitié.
Remake du film malayalam à succès Kadha Parayumbol (2007), Kuselan a été tourné simultanément en tamoul et en telugu (où c’est Jagapati Babu qui tient le rôle du barbier), une ultime version en hindi, Billu Barber, est prête à sortir sur les écrans sous très peu de temps, réunissant à l’affiche le talentueux Irfan Khan au King Khan… En espérant que cette version réalisée par Priyadarshan soit plus réussie !