Par Kendra - le 30 septembre 2008

Shaad Ali Sehgal naît dans une famille plutôt habituée à être sur le devant de la scène. Son père n’est autre que Muzaffar Ali, producteur et réalisateur de renom, connu notamment pour son film Umrao Jaan datant de 1981. Si du côté paternel il a pu avoir une vision de l’industrie cinématographique indienne très jeune, grâce à sa mère il développe un sens accru de la vie publique. En effet, Subhashini Ali Sehgal est une femme politique membre du Parti Communiste Marxiste Indien (CPIM) et présidente du All India Democratic Women’s Association (AIDWA), fondé en 1981, branche féminine du parti communiste qui lutte pour les droits et l’éducation des femmes.

Pendant ses études dans le célèbre pensionnat Welham Boys School de Dehradun, au pied de l’Himalaya, Shaad Ali comprend rapidement que son avenir se trouve dans la réalisation. Il fait donc plus qu’accompagner son père sur les tournages en tant que spectateur, il devient assistant sur le tournage de Zooni en 1989, film qui réunissait Dimple Kapadia et Vinod Khanna, mais qui a dû être abandonné en cours de réalisation ; puis il travaille un peu pour la télévision indienne. En 1992 sort le film Roja, réalisé par un certain Mani Ratnam pour lequel il a un véritable coup de foudre artistique. Il parviendra à se faire engager sur le tournage de Bombay en 1995. De l’aveu de Shaad Ali même, pendant plus de quatre ans, Mani Ratnam a été "comme un père" pour lui, lui enseignant toutes les ficelles du métier.

Dil se, en 1998, marque une première étape pour l’apprenti réalisateur. En effet, le maître lui propose le poste d’assistant-réalisateur, fonction qu’il occupera de nouveau en 2001 sur Alaipayuthey tout en participant également à l’écriture du scénario. Après l’énorme succès du film au Tamil Nadu, Mani Ratnam a trois choix qui s’offrent à lui : refaire lui-même le film en hindi, faire confiance à Shaad Ali, ou bien en confier la direction à quelqu’un d’autre. Il choisit donc la seconde option et offre au jeune homme la plus belle des opportunités. C’est ainsi que naît Saathiya en 2002, qui remporte immédiatement un grand succès au nord. Pour sa première réalisation, Shaad Ali avance en terrain connu. Il maîtrise parfaitement son histoire et arrive à en faire un produit de grande qualité. Le réalisateur intrigue.

Vient alors 2005 et l’énorme succès de Bunty aur Babli, sa seconde réalisation très attendue, réunissant Rani Mukherjee et Abhishek Bachchan. Le film plaît au public mais également à la critique. Shaad Ali devient le réalisateur à suivre.

Son troisième opus est ainsi également attendu au tournant : en 2007 sort le très controversé Jhoom Barabar Jhoom, complètement décrié par la presse et boudé par le public, venant ainsi malheureusement s’ajouter à la longue liste de flops de 2007 de la maison de production Yash Raj. Pourtant le film ne manque pas de points positifs, notamment la chanson Ticket to Hollywood, tournée à Paris en octobre 2006.

Le réalisateur, déjà très discret dans la presse, disparaît alors totalement. La rumeur voulait que ce soit de honte après le flop de son film, mais la véritable raison était beaucoup plus personnelle, des problèmes familiaux l’ayant amené à se retirer de la vie publique quelque temps.

Les critiques s’inquiètent de son avenir au sein de Yash Raj, pourtant la compagnie ne semble pas avoir envie de se séparer de lui puisqu’elle lui aurait confié la réalisation d’un film avec l’acteur bankable du moment, Akshay Kumar.

En attendant, le réalisateur dirigera à nouveau un tournage à Paris lors de la "Nuit Blanche" entre le 4 et 5 octobre 2008 à la Gare de Lyon. Fantastikindia a pu faire une interview du réalisateur pour cette occasion que vous pouvez retrouver ici !