]]>
La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 14 novembre 2011

Note :
(8/10)

Article lu 1481 fois

Galerie

Dharavi est le nom de l’immense bidonville qu’on survole en arrivant à Mumbai. Aujourd’hui, 30.000 personnes y vivent. Le film nous raconte les espoirs de ces hommes et de ces femmes venus des campagnes pour réussir, par tous les moyens, à réaliser leurs rêves.

Dharavi s’ouvre sur une scène d’un film Bollywood, avec Anil Kapoor et Madhuri Dixit. Anil incarne le héros qui s’en prend aux caïds de Dharavi et les terrasse. Les spectateurs applaudissent, le film est projeté dans une baraque de Dharavi… quand soudain le rideau-écran s’embrase, coups de feu, bagarre, règlement de comptes, tout le monde s’enfuit. Le cadre est posé.

Nous retrouvons Rajkaran (Om Puri) dans son taxi. SON taxi, il n’en est pas peu fier. Une image de Madhuri Dixit lui tient compagnie. Mais il a d’autres ambitions, il veut acheter une teinturerie, devenir chef d’entreprise, sortir de la boue de Dharavi. Avec ses amis et associés, ils refont le monde à grandes lampées de whisky, il a l’air de cogner, le whisky, car ils sont vite dans un état second… Alors Rajkaran retrouve Madhuri, sa confidente, celle qui comprend ses rêves et sait sourire pour apaiser ses peurs. Pas comme sa femme, Kumud (Shabana Azmi), à la langue bien pendue et qui apprécie de moins en moins de voir rentrer son mari de plus en plus soûl. Elle aimerait bien l’aider pourtant, elle aimerait bien un peu d’attention et de tendresse aussi, mais la communication semble rompue, la faute au temps, aux soucis, aux corvées qui se répètent, à la fatigue…

Et puis la mafia locale rôde, Rajkaran se méfie de ces "frères" venimeux, un jour pourtant il est contraint de leur demander un prêt, et il se retrouve pris dans l’engrenage. Il est courageux Rajkaran, il ne veut pas se laisser faire, comme Anil il se rebelle… Mais on n’est pas à Bollywood, on est à Dharavi où la vie ne fait pas de cadeau.

Mais l’espoir reste là, et Rajkaran le sait, un jour il s’en sortira…

Dharavi est un film de Sudhir Mishra (Hazaaron Khwaishein Aisi, Chameli, Calcutta Mail), il a été lauréat du National Film Award for Best Feature Film en 1992. Le film dépeint sans concession un univers de lutte au jour le jour, sans misérabilisme, sans effets ni apitoiement, mais avec beaucoup de respect pour ces hommes et ces femmes qui ne se résignent pas et ne se plaignent jamais.

On retrouve un peu le même esprit dans la première partie de Striker, qui s’en est peut-être inspirée.

Dharavi était projeté à Paris dans le cadre de l’Eté indien du Musée Guimet, en octobre 2011.

Commentaires
Pas encore de commentaires