Fiza
Traduction : Atmosphère
Langues | Hindi, Ourdou |
Genres | Drame, Films semi-commerciaux |
Dir. Photo | Santosh Sivan |
Acteurs | Hrithik Roshan, Jaya Bachchan, Sushmita Sen, Karisma Kapoor, Manoj Bajpai, Isha Koppikar, Johnny Lever |
Dir. Musical | A. R. Rahman, Anu Malik, Ranjit Barot |
Paroliers | Gulzar, Sameer, Tejpal Kaur, Shaukat Ali |
Chanteurs | Sunidhi Chauhan, Asha Bhosle, Udit Narayan, Alka Yagnik, Sonu Nigam, Srinivas, A. R. Rahman, Jaspinder Narula, Zubeen Garg, Karsan Sargathia, Kadar Ghulam Mushtafa, Murtaza Ghulam Mushtafa, Shaukat Ali |
Producteur | Pradeep Guha |
Durée | 170 mn |
Amaan (Hrithik Roshan) vit avec sa mère (Jaya Bachchan) et sa sœur Fiza (Karishma Kapoor). Une nuit, pendant les émeutes de Bombay de 1993, Amaan disparaît. Désespérée, Fiza se jure de retrouver la trace de son frère. Des années plus tard, elle découvre qu’il se cache avec des terroristes…
Fiza est le premier film du critique de cinéma Khalid Mohamed, fils de l’actrice Zubeida et auteur de scénarios pour Shyam Benegal. Ayant tenté en vain de confier la réalisation au maître Ram Gopal Varma, il décide de s’en charger lui-même. Tragédie terroriste assez conventionnelle, ce film semi-commercial se veut dans l’ensemble réaliste, et la photographie terne y contribue… à moins que l’aspect technique ait déjà vieilli, puisque le directeur de la photo est tout de même le réputé Santosh Sivan. Le message du film est très classique (chaque religion est légitime, seuls les politiciens qui utilisent la religion pour manipuler les gens sont condamnables), et dilué dans un métrage trop long et maladroit.
D’abord, le film porte mal son nom, car on se désintéresse vite du personnage éponyme de la soeur, incarné par la jolie mais agaçante Karishma Kapoor, spécialiste dans l’art de pleurnicher (dans Shakti-The Power, sorte de « Jamais sans mon fils » à l’indienne, elle interprétera une mère éplorée) pour ne se soucier que de Hrithik Roshan. Dans son deuxième film (si l’on excepte ses apparitions dans des films quand il était enfant), peu après le méga-succès Kaho Naa… Pyaar Hai, le charismatique playboy impressionne par sa présence à l’écran.
Le réalisateur n’a d’ailleurs pas hésité à user et abuser de son physique avantageux dans une séquence d’entraînement dans laquelle, en musique et au ralenti, l’acteur exécute une chorégraphie guerrière mêlant gymnastique et arts martiaux, entrecoupée de gros plans sur ses biceps surdimensionnés. Cette scène particulièrement photogénique rend certes un bel hommage à l’un des plus grands danseurs de Bollywood, mais elle aurait plus sa place dans un remake hindi de Rambo que dans un film auteurisant.
Cette dérive masala commerciale du film est confirmée par d’autres éléments, comme la présence déplacée de plusieurs chansons, dont une special appearance de Sushmita Sen dans une scène de danse, ou bien encore l’apparition tout à fait inutile du comique de série Z Johnny Lever, qui nous gratifie cette fois d’une imitation de Shah Rukh Khan.
Malgré quelques bons seconds rôles comme Jaya Bachchan ou le ténébreux Manoj Bajpai, Fiza est donc un film confus et trop long, tout à fait mineur et indigne de la méga-star naissante Hrithik Roshan. Ce dernier est le seul atout du film, mais il n’a pas su insuffler à son rôle la finesse nécessaire pour en faire un véritable contre-emploi. Dans le même genre, le grandiose Mission Kashmir, drame sur le terrorisme qu’il tourne la même année, est bien supérieur.