Kaatru Veliyidai
Traduction : L'Envolée du vent
Langue | Tamoul |
Dir. Photo | Ravi Varman |
Acteurs | Karthik , Vipin Sharma, Aditi Rao Hydari, KPAC Lalitha, Delhi Ganesh, RJ Balaji, Rukmini Vijayakumar |
Dir. Musical | A. R. Rahman |
Paroliers | Madhan Karky, Vairamuthu, Shellee |
Chanteurs | Chinmayi Sripaada, Jonita Gandhi, Sathya Prakash, Haricharan, Tippu, Raihanah, Shashaa Tirupati, Arjun Chandy, Nikhita Gandhi |
Producteurs | Mani Ratnam, Siva Ananth |
Durée | 140 mn |
L’avis de Gandhi Tata : 7/10
« Qui est Mani Ratnam ? » est une question, qui nécessiterait, non pas une, mais une foultitude de réponses, tant l’homme et son cinéma sont à la fois, indissociables et multifacettes. Je peux simplement vous dire que c’est l’un des plus grands réalisateurs indiens de ces trente dernières années, comme épiloguer sans fin sur son immense talent et sa contribution sans pareille au cinéma indien, et tamoul en particulier. Pour ma part, je me souviens encore avec émoi d’Anjali, mon premier Mani Ratnam, en 1990. L’histoire de cette petite fille autiste a été un tel électrochoc, que du haut de mes dix ans, je suis tombé fou amoureux de ce cinéma, puissant et profondément humain. Et le simple fait de réaliser qu’en 2017, Mani Ratnam est toujours actif, au contraire de tous les cinéastes (retraités) de sa génération, rassure le fanboy en moi.
Souvent, la sortie d’un film permet de jauger la carrière de son réalisateur et de voir si sa dernière création est à la hauteur, ou pas, de sa filmographie. Pour Mani Ratnam, on est forcé de reconnaître que ses belles années sont derrière lui. Si les années 80 ont vu son envol avec des monuments comme Mounaragam et Nayagan, la décennie 90 est certainement celle de son apogée et de la reconnaissance internationale, avec sa désormais célèbre trilogie du terrorisme : Roja - Bombay - Dil Se. Cependant, la belle série s’arrête en 2002 avec Kannathil Muthamittal, et à partir de là commence une longue traversée du désert, qui se ponctuera par le pire de ses films, Kadal, en 2013. On le croit alors perdu pour le cinéma, mais le cinéaste va prendre le temps de mûrir son projet suivant.
Ainsi en 2015, Mani Ratnam entame une nouvelle phase de sa carrière et décide de revenir avec une comédie romantique, genre qu’il avait renouvelé 15 ans auparavant avec Alaipayuthey. Le pari s’avère gagnant, et OK Kanmani, rebaptisé Ô ma chérie d’amour par notre partenaire Night Ed Films, est largement plébiscité par le public. Dans la droite lignée de Mounaragam pour certains, clone réactualisé d’Alaipayuthey pour d’autres, Oh Kadhal Kanmani (son titre complet) est avant tout un film léger, où il revisite intelligemment les difficultés d’une vie à deux, avec un regard neuf et plus actuel.
Tout naturellement, la bande-annonce de son nouveau film, Kaatru Veliyidai, a piqué ma curiosité pour plusieurs raisons. En premier lieu, on constate que Mani Ratnam a choisi d’enchaîner avec un film plus grave et une histoire d’amour plus complexe, sur fond de tensions militaires. En effet, les paysages enneigés — rappelant ceux de la région disputée du Cachemire — le séduisant héros en uniforme, l’héroïne belle et tourmentée, et enfin, les explosions suivies de courses poursuites et d’images éprouvantes de détention, sont autant d’indices qui rapprochent Kaatru Veliyidai de son illustre aîné, Roja.
Mon intervention ici, porte davantage sur mon expérience de cinéphile que sur l’objet filmique en lui-même. Cependant, pour compléter l’avis de mon corédacteur Seji, j’ajouterai que Kaatru Veliyidai est un film exigeant et inégal, dont la lenteur peut s’apprécier, comme excéder les plus impatients des spectateurs habitués aux masalas survitaminés.
Contrairement à la grande majorité des long-métrages tamouls, ce dernier ne suit ni une formule éprouvée ni une trajectoire connue. Durant 140 minutes nostalgiques, nous parcourons les souvenirs de l’officier Varun Chakrapani dit VC, qui est détenu à la prison de Rawalpindi, au Pakistan, en plein conflit armé de Kargil, débuté en 1999. Plongé dans les ténèbres, ce prisonnier de guerre désespéré, se rappelle de la seule personne à avoir illuminé sa vie, le docteur Leela Abraham. Leur rencontre, leurs joies, leurs peines, leurs disputes et leurs différences sont au cœur d’une histoire d’amour peu conventionnelle, que Mani Ratnam nous raconte avec son style inimitable.
Un réalisateur lambda aurait sans doute cherché notre adhésion, à l’aide d’une intrigue palpitante ou en créant de l’empathie avec des personnages attachants. Or Mani Ratnam n’est pas du genre à servir du prémâché, mais à interpeller son public, afin de le laisser juger. Ainsi, il choisit assez courageusement de dépeindre, petit à petit, les travers d’un couple dysfonctionnel. A aucun moment, il n’est question d’embellir ou d’édulcorer le récit de cette relation toxique et destructrice. Kaatru Veliyidai ne cherche jamais à nous relier aux personnages, mais à aborder l’épineux sujet des pervers narcissiques produits par notre société moderne. Varun Chakrapani (VC) est un personnage très antipathique et profondément égoïste, alors que sa compagne Leela Abraham est une jeune femme éperdument amoureuse, qui s’entête dans une histoire à sens unique, où elle donne tout, pour ne finalement rien recevoir.
J’ai aimé le côté intimiste et social du scénario de Kaatru Veliyidai, en dépit de ses défauts, assez incontestables (même pour un fan comme moi), comme son final prévisible et un Karthi en roue libre, qui est parfois plus effrayant que romantique sur certaines scènes d’amour. La faiblesse de son interprétation tranche nettement avec l’excellence d’Aditi Rao Hydari, absolument impeccable et habitée par son rôle. Il est regrettable que pour un cinéma revendiquant sa mission éducative, nous trouvions davantage aujourd’hui des clichés de ce que doit être un couple, qu’une démarche impliquée tentant d’analyser les problèmes sociétaux et familiaux de notre temps. De ce point de vue, j’applaudis des deux mains l’initiative de Mani Ratnam, qui aborde ce mal méconnu et dresse avec beaucoup de justesse le mode opératoire du pervers narcissique ; de la phase de séduction, jusqu’à celle du dénigrement, avec comme indicateurs cette instabilité émotionnelle et cette manie de souffler constamment le chaud et le froid pour retenir l’autre.
Le réalisateur fait preuve d’un grand discernement en rompant avec l’habituel manichéisme du cinéma indien qui tend toujours à opposer, le méchant au gentil, le bourreau à la victime, ou encore le mari indigne à l’épouse dévouée. Dans un premier temps, l’idée de la malveillance est insinuée dans le comportement de l’officier VC, qui abuse du chantage émotionnel, crée de la dépendance dans son couple et ne rechigne pas à s’excuser — avec une sincérité discutable — à chaque humiliation infligée à Leela. Cependant, on comprend très vite, grâce à une mise en scène habile, qu’il n’y a pas de volonté de nuire chez Varun Chakrapani, mais qu’il est lui-même prisonnier de l’ambivalence de ses sentiments. Sans chercher d’excuses à son personnage, Mani Ratnam explique ce déséquilibre par la répétition du schéma familial de manière inconsciente. Par ailleurs, dans une scène déchirante, Varun révèle à sa fiancée sa peur de ressembler à son père. Au final, la personnalité toxique de VC, son inconstance, comme ses tendances à critiquer, dévaloriser, culpabiliser et manipuler Leela, trouvent leurs racines dans sa nature même. Car il est, par essence, égoïste et n’est pas capable de voir la souffrance de l’autre.
Kaatru Veliyidai repose aussi sur l’idée du paradoxe. Tout d’abord, celui de leurs personnalités radicalement opposées, car Leela est une femme moderne et VC un macho primaire. Vient ensuite la contradiction dans leurs propres aspirations, puisque la jeune médecin, bien qu’étant indépendante et voulant une relation d’égal à égal, s’enferme dans une relation dévastatrice avec une personne sans affect. De son côté, Varun Chakrapani dont la plus grande peur est d’être quitté, s’évertue sans relâche à saboter son histoire d’amour. Cependant, malgré ces singularités, ils ont tous les deux le besoin viscéral d’appartenir à l’autre et le réalisateur traduit cette idée intéressante avec la métaphore du jour et de la nuit : si différents, mais inséparables. Par ailleurs, Mani Ratnam utilise astucieusement la lumière dans les scènes de détention à Rawalpindi, lorsque Varun Chakrapani pense à Leela. A chaque évocation de ses souvenirs, les ténèbres de sa cellule de prison sont transpercées par une lueur réconfortante. Cette image de la lumière qu’est Leela, chassant la noirceur de son âme, démontre une fois de plus le génie du réalisateur.
On trouve beaucoup d’allitérations dans les films de Mani Ratnam : des décors, des situations ou encore certains éléments de la nature propres à son univers. Ces récurrences ne sont pas fortuites, car chaque élément est un acteur à part entière et trouve sa place dans la narration. Kaatru Veliyidai ne déroge pas à la règle et comme dans tout film de Mani, la pluie est naturellement présente pour marquer un moment d’émotion, celle de la joie, sur la chanson de "Saarattu Vandiyile" au mariage du frère de l’officier Varun. Nombreuses sont les situations dans le film, où une averse de neige (région du Cachemire oblige) ou une rafale de vent (lorsque VC et Leela s’envolent pour une ballade en avion), apportent de la poésie et permettent au réalisateur de rapprocher les deux personnages. Car rappelons-le, le titre Kaatru Veliyidai signifiant "l’envolée du vent" est tiré d’un vers du poète Subramanya Bharathi qui évoque la passion et la tendresse de l’amour véritable, où l’on met l’autre avant soi. Un titre annonciateur de la quête de rédemption de VC, depuis la prison pakistanaise, pour regagner sa liberté, et surtout le cœur de Leela.
On remarque aussi l’utilisation insistante des miroirs dans de nombreuses scènes clés du film. Cet objet a toute son importance dans la narration, et Mani détourne sa symbolique pour démontrer les contradictions et l’idée du déni de la réalité dans ce couple. En effet, le miroir est souvent associé à la vérité et on se souvient tous du miroir magique de la méchante reine de Blanche Neige, qui lui répond sans jamais mentir. Lorsque Leela dit pour la première fois, je t’aime à VC, elle le fait face à un miroir, placé entre eux, comme si, dès ce moment, elle commençait à se voiler la face. Le miroir évoque aussi le narcissisme puisque dans la mythologie, Narcisse découvre son reflet dans l’eau et en tombe passionnément amoureux, au point d’y laisser sa peau. De la même manière, il y a une séquence assez troublante, où les deux amants se retrouvent face à un miroir pour une révélation importante. Et à ce moment, quand Leela demande à Varun ce qu’il voit dans leur reflet, le jeune pilote, tout en s’admirant avec elle, prétend ne voir que sa désirable et intelligente compagne. Cette scène géniale, résume à elle seule, le problème d’une relation toxique et la pathologie du pervers narcissique qui peut être à la fois, comédien, menteur et manipulateur.
Kaatru Veliyidai n’est certainement pas le meilleur de ses films, mais Mani Ratnam est, une fois de plus, fidèle à sa réputation, en livrant un long-métrage d’une beauté exceptionnelle, avec un scénario, souffrant de ses lenteurs, mais incroyablement riche en thématiques. La sublime photo de S. Ravi Varman, également chef-opérateur de Ram-Leela, magnifie l’impressionnant décor montagneux de Leh et rend fidèlement à l’écran, la fraîcheur et l’atmosphère typique de Srinagar. La partition musicale d’A.R. Rahman est quant à elle exempte de fausses notes, et aussi éclectique que brillante. Entre la ballade romantique et assez atmosphérique, Vaan, le morceau électronique et expérimental Jugni et la chanson délicieusement pop Azhagiye, mélangeant les styles Bhangra et Qawwali, Kaatru Veliyidai est la fusion réussie entre les mélodies qu’on aime dans la composition des BO tamoules, et les nouvelles sonorités de la musique actuelle. A l’écran, le mariage des ces images saisissantes et de la bande-son magique, produit une expérience cinéma mémorable, dont je me souviendrai très longtemps.
Pour conclure, je disais au début de mon écrit que la sortie d’un film permet de jauger ce qui reste du talent d’un réalisateur, mais j’ai compris qu’en salle, on pouvait en faire autant avec le degré de maturité d’un public. Et à mon grand désarroi, j’ai pu constater chez mes co-spectateurs du jour, les ravages de l’abus de masalas. Les réactions méprisantes à l’apparition d’une future mariée enceinte (trop progressiste, par rapport aux mœurs indiennes), et les ricanements face au sexisme du personnage masculin, en disent long sur la régression des mentalités. J’ai souvent relevé, par le passé, les idées déplacées et arriérées véhiculées par certains divertissements du cinéma commercial indien. Les femmes y sont cantonnées à des rôles de potiches et leur insignifiance est clairement soulignée, pour mettre en avant la toute puissance de la gente masculine. A la vue de l’irresponsabilité de pseudo-réalisateurs aux dents longues, qui préfèrent flatter les plus bas instincts des spectateurs pour vendre des billets, Kaatru Veliyidai m’apparaît comme un film essentiel pour replacer le cinéma au centre du jeu, et nous rappeler qu’il sert aussi à faire avancer les opinions.
En bon agitateur de consciences, Mani Ratnam ose mettre en scène une femme enceinte avant son mariage et un personnage féminin fort, aux manettes de sa vie et de sa sexualité. Leela est un rôle magnifique, qui rejoint aisément les meilleures héroïnes du réalisateur. La performance inspirée d’Aditi Rao Hydari, ne fait qu’ajouter de la crédibilité au personnage, si bien écrit et pensé par le cinéaste. Je peux vous dire que je suis littéralement tombé amoureux de Leela, de sa force, sa pureté, sa délicatesse, son courage, sa beauté et sa présence, à la fois radieuse et apaisante. L’actrice dégage quelque chose d’irréel tout au long du film, et même après le générique de fin, elle reste dans la tête. Dans les scènes romantiques, elle n’a besoin d’aucun artifice pour nous séduire, car ses yeux désarmants et son sourire ravageur sont amplement suffisants et imparables. Là où elle surpasse de loin son partenaire Karthi, ce sont les passages dramatiques, qui lui permettent de déployer toute sa palette de jeu, assez complète. Après Nithya Menon dans OK Kanmani, Mani Ratnam est parvenu avec Aditi Rao Hydari, à nous dénicher une actrice d’exception, avec un talent, une gestuelle, une aura et une telle maturité, qu’elle n’a absolument rien à envier aux comédiennes les plus chevronnées. Du côté de l’histoire et de la mise en scène, le ton n’est jamais réprobateur ou moralisateur, comme de nombreux films tamouls. Le cinéaste a tenu à garder une certaine forme d’impartialité jusqu’au bout, et il a soigneusement évité de polariser son récit, en dépit du sujet difficile et l’évocation de la pathologie du pervers narcissique. En désignant les responsabilités de chacun, dans cet échec commun, Mani Ratnam parle de manière convaincante des problèmes d’une histoire d’amour toxique, et de la dépendance maladive à l’autre.
L’avis de Seji : 2.5/10
Ce film est une nouvelle romance se situant dans le climat brumeux et enneigé durant le conflit militaire de Kargil en 1999. VC (Karthi), pilote de l’air, est capturé, emprisonné et torturé dans une prison militaire au Pakistan. Une grande partie du film se déroule sous la forme de flashbacks, où il se rappelle de son amour inconditionnel pour le Dr Leela (Aditi).
Lui est égoïste, colérique, joueur. Elle, vulnérable, indépendante, téméraire. Ils tombent amoureux et quand arrive la question d’une relation d’égal à égal, leurs personnalités contrastées vont compliquer les choses. Comment vont-ils affronter leurs propres démons et faire triompher leur amour ? Tel est l’enjeu du reste de l’histoire.
Scénario
Le scénario rappelle inévitablement Roja. Mani Ratnam décrit des personnages en demi-teinte, amoureux certes, mais dont les contradictions troublent la relation avec l’autre. L’arrière-plan du conflit de Kargil est à peine abordé et sert à peine le film. On a du mal à se connecter avec le scénario, en restant sur notre faim. La rencontre, l’évasion, et les conflits sont traités de manière superficielle. Les dialogues n’ont pas le même impact, sauf dans les scènes d’amour. Cela dit, chaque cadre est un chef d’œuvre empli de couleur, de lumière, et d’expression(s).
Les Acteurs
Karthi a fait un excellent travail pour ce rôle d’homme égocentrique, chauvin mais tellement charmant, attirant. Aditi Rao Hydari est le rayon de soleil du film. De sa première apparition dans le bus à la dernière image au camp, elle est brillante, belle et joue de manière très convaincante. Leur alchimie fonctionne à merveille. Encore un couple qui restera dans les annales des romances signées Mani Ratnam. Les rôles secondaires que nous retenons, car complémentaires, sont ceux de RJ Balaji (Dr Illayas), tout en retenue, et de Rukmini (Dr Nidhi).
La Musique
L’album, succès critique, composé par A.R Rahman marque de nouveau cette combinaison singulière avec Mani Ratnam. Vaan et Azhagiye sont les plus belles chansons du film. Les paroles, écrites par Vairamuthu et son fils Karky, renforcent l’impact des séquences ; tout comme la chorégraphie. Seul bémol, elles ralentissent le rythme du film, car elles sont trop rapprochées l’une de l’autre. Les thèmes restent mémorables.
La Mise en Scène
Le film commence par un poème de Bharathiyar et se termine par une fin prévisible. Avec une mise en scène
toujours aussi soignée, Mani Ratnam nous plonge, dans ce film qu’il a produit (via Madras Talkies), dans le récit de deux protagonistes faits pour se rencontrer aussi bien pour leurs similitudes que leurs contradictions. Les personnages et les nœuds dramatiques du film ne créent pas l’effet attendu et du coup les émotions spécifiques en filigrane, fleuron de Mani Ratnam, manquent cruellement afin de capter l’attention du spectateur (dernier exemple en date : la beauté du couple âgé dans Ok Kadhal Kanmani). On quitte la salle avec un goût d’inachevé (une image gravée comme celle du dernier plan de Raavanan).
La Photographie
Il faut voir ce film pour une raison principale – Ravi Varman. C’est sa première collaboration avec Mani Ratnam. Tel le peintre du même nom, avec des films comme Barfi ! ou Vettayodhu Villayadhu à son actif, la cinématographie est la signature du film. Que ce soient les couleurs grisées des scènes de guerre, la beauté de Srinagar (Kashmire), les décors sublimés de Sharmishta Roy, l’élégance de Karthi et la délicatesse d’Aditin ; Ravi Varman est LA star du film. Les plans frisent la perfection tant sur le côté créatif que sur l’aspect émotionnel. On retiendra l’élégance des reflets et la subtilité de la lumière, notamment dans la scène du miroir.
Conclusion
Il y a un dialogue entre Nidhi et Illyas, qui décrit ce film en quelques mots : « Je vous aime, vous aimez Leela et elle aime VC, mais VC n’aime que lui-même. ». C’est le sujet du film, autrement dit, comment l’amour peut changer un homme indifférent aux sentiments des autres.
Kaatru Veliyidai est une histoire d’amour poétiquement classique. Il est définitivement à découvrir malgré ses lenteurs et son scénario insuffisamment saisissant.
Un film techniquement parfait, offert par Mani Ratnam ; argument suffisamment motivant pour aller voir ce film en salles !