Shaandaar
Traduction : Fabuleux
Langue | Hindi |
Genres | Comédie, Comédie romantique |
Dir. Photo | Anil Mehta |
Acteurs | Shahid Kapoor, Pankaj Kapoor, Sanjay Kapoor, Alia Bhatt, Sushma Seth, Anjana Sukhani, Sanah Kapoor |
Dir. Musical | Amit Trivedi |
Paroliers | Amitabh Bhattacharya, Anvita Dutt Guptan, P. L. Santoshi |
Chanteurs | Vishal Dadlani, Anusha Mani, Arijit Singh, Neeti Mohan, Amit Trivedi, Divya Kumar, Swanand Kirkire, Nikhil Paul George, Siddarth Basrur, Rachel Varghese, Saba Azad |
Producteurs | Anurag Kashyap, Karan Johar, Vikramaditya Motwane |
Durée | 144 mn |
Dans un magnifique manoir, deux familles s’apprêtent à conclure une affaire d’une grande importance financière. Il s’agit du mariage de leurs deux rejetons : Isha Arora (Sanah Kapoor) et Robin Fundwani (Vikas Verma). La famille d’Isha, gouvernée par sa terrible grand-mère (Sushma Seth) est au bord de la faillite et seule une alliance avec les Fundawani peut les sauver du désastre. Ce n’est pas un problème pour l’adorable Isha qui est amoureuse de Robin, même si celui-ci est plus intéressé par son propre 8 pack et demi que par sa fiancée qui n’est pour lui qu’une grosse vache. Pendant ce temps, sa sœur adoptive, Alia (Alia Bhatt) développe une romance avec l’organisateur du mariage, Jagjinder Joginder (Shahid Kapoor). Ce dernier point est très loin de plaire à Bipin (Pankaj Kapoor), le père des jeunes filles, qui rentre alors dans un bras de fer avec le jeune homme.
Les premiers résultats au box-office ont été très décevants pour le second film de Vikas Bahl dont on attendait beaucoup après le succès de Queen. Alors quand on se retrouve devant un film sympathique, bien fait, avec de bons acteurs et ne souffrant pas de défaut majeur, comment peut-on expliquer cette débâcle ? Le film se serait-il trompé de cible ou aurait-il induit en erreur le public sur son contenu ?
En effet, plus que la comédie romantique que la bande-annonce laissait envisager, c’est à une comédie familiale que nous devons nous attendre. Car au final, Alia et Jagjinder se plaisent au premier coup d’œil et la première partie suffit presque à faire le tour de cette romance. Ce qui intéresse davantage le spectateur dans la seconde partie du film c’est le mariage d’Isha et ce qui tourne autour. Le poids d’Isha, les origines d’Alia, le secret de Bipin, rien de tout ceci n’est vraiment émouvant. Tout est traité légèrement mais plutôt justement, et avec beaucoup de bienveillance. Peut-être est-ce cette absence de trop fortes émotions qui est le point faible de Shaandaar ?
Car après tout, en comédie, on se situe tout de même un cran au-dessus de Singh is Bling sorti un mois plus tôt et qui a approché des 100 crores. Parmi les éléments comiques du film, il y a de nombreuses références à deux communautés indiennes, les Sindis et les Aroras. Seulement, le non-initié passera peut-être à côté de plusieurs blagues et devra se contenter de deviner certaines choses. Mais ne manquez pas de découvrir les véritables origines de Michael Jackson, les conséquences terribles d’un repas végétarien et bien d’autres encore. Non, en réalité, je n’ai pas trouvé d’explication plausible à ce manque d’enthousiasme de la part du public.
Dès les premières secondes, Shaandaar nous transporte dans un monde fantaisiste où les souvenirs sont des films d’animation rappelant un certain Hum Tum, où les libellules et les coccinelles en tissu prennent vie, où des enfants ne dorment jamais (mais vraiment jamais), où les animaux de compagnie sont des grenouilles. Cette mise en scène originale s’étend jusqu’à certains clips à travers le magnifique noir et blanc poétique de Naedeekiyaan et la moustache très seyante d’Alia dans Gulaabo. Par contre on touche là à l’une des déceptions du film, son seul échec même : la musique. Aucune de vraiment mémorable, peut-être à part Eena Meena Deeka qui offre un son venu d’un autre continent et d’une autre époque. Gulaaboo et Shaam Shaandaar permettent en tout cas d’admirer les talents de danseur de ce cher Shahid.
Shahid Kapoor est comme un bon vin, il se bonifie avec le temps. Jeune il était mignon, aujourd’hui il est des plus séduisants sans même avoir à jouer du 6 pack. Il forme avec Alia un couple qui fonctionne bien. L’alchimie des deux acteurs avait été louée dès les premières affiches et la bande-annonce n’avait fait que confirmer ce que tous pressentaient. Le film ne vient pas contredire cette assertion. Alia semble un peu jeune et aurait pu peiner à s’imposer face au duel père-fils Pankaj/Shahid, elle s’en sort du moins correctement et confirme le bien que l’on pense d’elle. Les deux hommes, eux, laissent parfois penser qu’ils sont seuls sur scène tellement leur rivalité fonctionne bien. Mais ce qui marque le plus le spectateur c’est la tendresse de Jagjinder/Shahid lorsqu’il regarde Isha/Sanah surtout quand elle est malmenée par les propos de son imbécile de fiancé. Le jeu d’acteur de Shahid ne doit pas forcément être le principal responsable, car Sanah n’est autre que la jeune sœur du chocolate boy. Elle fait ses débuts à l’écran dans ce film aux côtés de son frère et de son père. Et c’est un vrai coup de cœur.
Sur le reste du casting, on notera un caméo plein d’autodérision de Karan Johar, producteur du film, dans son propre rôle. On ne manquera pas de remarquer qu’avec les années et une moustache, Sanjay Kapoor ressemble de plus en plus à son frère Anil. Le personnage absurde de Mr. Fundwani lui va comme un gant. Comme à son habitude, Sushma Seth est une parfaite vieille peau de vache. Dans Kal Ho Naa Ho, on avait envie de l’emmener faire une promenade au bord de la falaise, ici c’est un élément comique de plus. Et quel dernier fou rire elle nous offre !
En conclusion, comme cela arrive parfois, il ne faut pas se fier au public indien qui a boudé Shaandaar, c’est une comédie inventive et bien desservie.