Baar Baar Dekho
Traduction : Regarde, encore et encore
Langue | Hindi |
Genre | Mélodrame / Romance |
Dir. Photo | Ravi K. Chandran |
Acteurs | Katrina Kaif, Taaha Shah, Rajit Kapur, Siddharth Malhotra, Ram Kapoor, Sarika |
Dir. Musical | Bilal Saeed, Badshah, Jasleen Royal, Amaal Mallik |
Paroliers | Kumaar, Amrik Singh, Aditya Sharma, Prateek Kuhad, Arko |
Chanteurs | Neeti Mohan, Harshdeep Kaur, Neha Kakkar, Siddharth Mahadevan, Armaan Malik, Badshah, Jasleen Royal , Arko, Prateek Kuhad, Bilal Saeed, Amar Arshi |
Producteurs | Karan Johar, Farhan Akhtar, Ritesh Sidhwani |
Durée | 139 mn |
Jai (Sidharth Malhotra) et Diya (Katrina Kaif) se connaissent depuis l’enfance. Jai s’est passionné pour les mathématiques, Diya pour les arts. Et en chemin, ils se sont aimés. Un jour, Diya propose le mariage à Jai qui lui, vient d’accepter un poste à Cambridge. Très vite, le jeune homme se sent piégé dans les préparatifs de ce mariage qui ne répond pas à sa logique (mathématique), et tout dérape. Un matin, il se réveille en lune de miel sans se souvenir s’être marié. Et le matin suivant, il est en Angleterre, sur le point de devenir père, deux ans plus tard. Course contre le temps pour savoir pourquoi il est là, et comment s’en sortir.
Le premier clip de promo du film, Kala Chashma [1], nous présentait Jai et Diya comme un couple indien moderne et branché. Et effectivement, le film aborde des problématiques très actuelles liées au mariage. Des questions qui ne se posaient pas — par tradition — pour les générations précédentes : le travail de la femme, la priorité de la carrière, etc.
Au début du film, on pense qu’il s’intéresse essentiellement aux questions et appréhensions d’un homme face aux traditions du mariage indien. Et puis finalement, c’est une réflexion plus large sur ce qui est important dans la vie et comment on veut mener celle-ci. Ce n’est pas un film sur le mariage indien. C’est un film sur des personnes qui à un moment de leur vie font face à des choix et ne savent plus ce qu’ils veulent, ni ce qui est le plus important pour eux. C’est une situation où l’on reconnait des gens de notre entourage. Pas besoin d’aller jusqu’en Inde pour cela.
Tout au long du film le spectateur suit Jai , il délaisse donc à regret Diya qui est pourtant plus attachante et émouvante. Comme Jai, il souffre d’en être éloigné. On aurait aimé suivre davantage Diya que Jai mais il s’agit de son voyage initiatique à lui. D’ailleurs, c’est bien lui qui se pose des questions tout au long de l’histoire. Tous les autres personnages savent exactement ce qu’ils font et ce qu’il veulent de la vie.
Forcément, le public râlera contre Jai qui ne percute pas certaines choses assez vite. Mais la situation est sans aucun doute plus confortable depuis un fauteuil de la salle de cinéma que dans le corps de Jai qui prend — trop — rapidement de l’âge. Ses "désolé" marquent le tempo plus encore que la grande question qui revient à chaque fois : pourquoi est-ce que tu m’aimes ? (Attention, c’est une question piège).
Les seconds rôles incarnent leur stéréotype avec grand soin : le fils rebelle jusque dans ses traits capillaires, le papa poule, le copain qui ment et enjolive sa situation professionnelle, le petit frère Don Juan, etc. On retiendra quand même Sarika [2] dans le rôle de la mère de Jai.
Katrina Kaif dont les derniers succès remontent à 2012 avec Jab Tak Hai Jaan et Ek Tha Tiger, livre une performance émouvante. On apprécie de la revoir mais on regrette qu’elle passe ainsi au second plan derrière Siddhart Malhotra. Lui, ré-enfile après Hasee Toh Phasee le rôle du jeune homme qui a peur de s’engager dans le mariage. Après tout, le rôle de beau gosse complètement paumé dans la vie lui va très bien. La gent féminine ne peut qu’avoir envie de le consoler. En tout cas, rendez-vous dans quelques années pour voir si Siddhart Malhotra vieillira aussi bien que dans Baar Baar Dekho.
Tout au long du film, Jai vit des instants clés de son futur. Si le voyage dans le temps était la grande problématique du film tamoul 24 sorti cette même année avec Surya, la distance/temps ne dépassait pas 24 heures. Ici, Jai fait des bonds assez loin dans le temps. Le réalisateur a donc dû présenter une version future de notre monde, en 2034, etc. Alors loin de nous montrer des décors tout droit sortis d’un film de science-fiction comme Le cinquième élément ou Minority Report — ce n’est pas le sujet du film —, on nous propose ici quelques éléments discrets — ou franchement moins — dans le paysage : les téléphones, les voitures, etc. On perçoit clairement qu’il s’agit d’une technologie plus évoluée que celle qui a cours en 2016 et pourtant, l’écart qui nous en sépare reste crédible aux yeux du spectateur. Cette évocation du futur existe mais ne détourne pas l’attention de l’essentiel du propos. Comme une équation, le film reste équilibré…
Avant de terminer, un petit mot sur la musique bien sympathique de Baar Baar Dekho. Nachde Ne Saare est ce que l’on appelle une « chanson de mariage », agréable et dansante. Comme pour Sau Aasmaan, c’est une Katrina Kaif pétillante qui y entraîne son monde. Les amateurs de complaintes ne sont pas en reste avec Teri Khair Mangdi qui vous prend au ventre et s’accorde parfaitement avec la situation de Jai.
Baar Baar Dekho est un joli petit film émouvant et sans prétention, qui noue parfois la gorge car le spectateur s’y projette facilement, servi par des acteurs plaisants à regarder. Une de mes romances hindie préférée depuis Yeh Jawaani Hai Deewani et Humpty Sharma Ki Dulhania [3].
[1] Il s’agit en fait du générique de fin.
[2] Actrice, ancienne épouse de Kamal Haasan à qui elle a donné deux enfants dont Shruti Hassan